un crocodile dans votre cerveau.
Pourquoi parfois réagissons-nous de façon étrange et non compréhensible ? Pourquoi quand nous sommes stressés, pouvons-nous nous jeter sur la nourriture ? Ou pourquoi après une dispute avec notre conjoint(e), devenons-nous irritables, désagréables et parfois même violents face aux gens qui n’ont rien à voir avec cette histoire ? C’est à cause du fonctionnement de notre cerveau qui, face au danger, allume le « mode de survie ». Cela déclenche des émotions, des instincts et des réflexes dont nous ne sommes souvent pas conscients. Pour mieux comprendre ces mécanismes, il faut comprendre comment fonctionne notre cerveau.
Comment ça marche ?
Notre cerveau fonctionne sur trois niveaux : le niveau exécutif (le néocortex), le niveau émotionnel (le système limbique ou le cerveau mammalien) et le niveau de survie (le tronc cérébral ou le cerveau reptilien).
La partie la plus profonde et la plus ancienne de notre cerveau est le cerveau reptilien. C’est une partie du cerveau qui a évolué pendant des milliers d’années et que nous partageons avec plusieurs animaux, les reptiles inclus. C’est la partie qui est responsable de notre fonctionnement le plus basique. Elle est la moins évoluée mais la plus réactive parce que son rôle est d’assurer notre survie. Elle est responsable de la gestion de nos reflexes, de notre fonctionnement corporel (comme le battement de notre cœur ou la respiration). Quand nous sommes stressés et sous la pression, cette partie peut déclencher par exemple la sensation de faim pour nous permettre de créer une réserve de nourriture pour le temps de crise. Très utile pour nos ancêtres Cro-Magnon face à une crise naturelle, moins utile pour un salarié qui à la veille de présenter un projet à son directeur mangera trois paquets de chips et un pot de Nutella®. Ce cerveau reptilien n’est pas stupide, il est archaïque ; comme c’est un fonctionnement qui a permis à notre espèce de survivre pendant les milliers d’année, notre cerveau lui fait confiance et il n’est pas facile de le contrôler.
Le cerveau limbique est aussi appelé cerveau mammalien parce qu’il aide à la survie au sein d’un groupe. Cette partie de notre cerveau a évolué plus tard que le cerveau reptilien mais elle est aussi très ancienne. Pendant des milliers d’années, l’homme vivait dans de petites communautés et dépendait d’un petit groupe d’autres personnes pour survivre. Être exclu signifiait mourir. Cette partie de notre cerveau gère nos émotions, notre confort, notre amour (et donc la jalousie) et notre attachement. Presque toutes nos interactions sociales dépendent du cerveau limbique et c’est pour cela que les échecs dans nos relations déclenchent la peur d’être rejeté, de rester séparé du groupe et de ne pas pouvoir survivre seul. Cela mobilise le cerveau limbique à entamer un mode fight-flight-freeze, une réaction de survie qui consiste soit à se battre contre le danger, soit à s’en enfuir, soit à s’immobiliser en attendant qu’il disparaisse. C’est pour cette raison qu’une partenaire jalouse pourra menacer ou insulter une autre femme qui a souri à son compagnon ou qu’un homme peut frapper sa femme en imaginant qu’elle le trompe. C’est encore un fonctionnement de notre cerveau qui a garanti notre survie au cours de l’évolution mais qui ne nous aide pas dans la vie de tous les jours.
Le néocortex est la partie de notre cerveau la plus développée et la plus récente. C’est la partie du cerveau que nous ne partageons avec aucune autre espèce. Elle nous permet de planifier notre avenir, d’utiliser les mots et de créer des scénarios imaginaires ; c’est cette partie de notre cerveau que nous décrivons souvent comme « notre âme ». Elle gère nos pensées, notre parole, elle nous permet de créer des projets pour l’avenir, elle nous « ramène vers notre raison », elle est responsable des processus cognitifs complexes (comme la mémoire et l’attention) et nous aide à réfléchir aux problèmes difficiles. C’est aussi la partie de cerveau que nous utilisons pour prendre des décisions importantes concernant notre avenir. C’est enfin la partie qui retient notre identité et ce qui est important pour nous dans la vie.
Pourquoi c’est important ?
Au moment où notre cerveau ressent une menace ou se retrouve en danger, il éteint les niveaux de fonctionnement supérieurs parce qu’ils sont trop coûteux en énergie. La gestion de la situation est donc déléguée aux niveaux plus primitifs, d’abord au niveau qui gère la survie et par la suite au niveau responsable de l’attachement, les relations et les émotions avant même de se focaliser sur comment vraiment résoudre le problème. Cependant, si nous voulons que notre cerveau fonctionne bien et si nous souhaitons pouvoir faire face aux difficultés de notre quotidien avec succès, nous devons nous assurer que notre cerveau reptilien se sent en sécurité, et que notre cerveau limbique peut maintenir des liens avec les autres. Cela permettra à la partie exécutive de se concentrer sur la gestion des tâches complexes et de prendre les bonnes décisions. Le fait que notre cerveau ait recours à ses parties plus primitives est utile quand nous sommes confrontés aux menaces physiques mais ne fonctionne pas bien quand nous faisons face à un problème qui nécessite une réflexion. Nous risquons alors de prendre des décisions importantes en nous basant sur les émotions, les ressentis ou l’instinct de survie, et de réagir de façon impulsive et non adaptée. Pour prendre de bonnes décisions, nous devons utiliser autant que possible notre néocortex et pour ça, nous avons besoin de nous sentir en sécurité dans notre corps et dans notre tête et nous avons besoin de comprendre comment nous réagissons face au stress.
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Résumé très instructif. Permet de comprendre poursuoi on prend des decisions pei pertinentes.
Très belle et intéressante présentation.
On sent que Mme Delaroche maîtrise son sujet.
Maurice Mattiuz.
Bravo ! Enfin un exposé clair sur la façon dont fonctionne notre cerveau
Sujet très intéressant qui a été très pertinent pour moi