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Un crocodile dans votre cerveau

Un crocodile dans votre cerveau

un crocodile dans votre cerveau.

Pourquoi parfois réagissons-nous de façon étrange et non compréhensible ? Pourquoi quand nous sommes stressés, pouvons-nous nous jeter sur la nourriture ? Ou pourquoi après une dispute avec notre conjoint(e), devenons-nous irritables, désagréables et parfois même violents face aux gens qui n’ont rien à voir avec cette histoire ? C’est à cause du fonctionnement de notre cerveau qui, face au danger, allume le « mode de survie ». Cela déclenche des émotions, des instincts et des réflexes dont nous ne sommes souvent pas conscients. Pour mieux comprendre ces mécanismes, il faut comprendre comment fonctionne notre cerveau.

Comment ça marche ?

Notre cerveau fonctionne sur trois niveaux : le niveau exécutif (le néocortex), le niveau émotionnel (le système limbique ou le cerveau mammalien) et le niveau de survie (le tronc cérébral ou le cerveau reptilien).

La partie la plus profonde et la plus ancienne de notre cerveau est le cerveau reptilien. C’est une partie du cerveau qui a évolué pendant des milliers d’années et que nous partageons avec plusieurs animaux, les reptiles inclus. C’est la partie qui est responsable de notre fonctionnement le plus basique. Elle est la moins évoluée mais la plus réactive parce que son rôle est d’assurer notre survie. Elle est responsable de la gestion de nos reflexes, de notre fonctionnement corporel (comme le battement de notre cœur ou la respiration). Quand nous sommes stressés et sous la pression, cette partie peut déclencher par exemple la sensation de faim pour nous permettre de créer une réserve de nourriture pour le temps de crise. Très utile pour nos ancêtres Cro-Magnon face à une crise naturelle, moins utile pour un salarié qui à la veille de présenter un projet à son directeur mangera trois paquets de chips et un pot de Nutella®. Ce cerveau reptilien n’est pas stupide, il est archaïque ; comme c’est un fonctionnement qui a permis à notre espèce de survivre pendant les milliers d’année, notre cerveau lui fait confiance et il n’est pas facile de le contrôler.

Le cerveau limbique est aussi appelé cerveau mammalien parce qu’il aide à la survie au sein d’un groupe. Cette partie de notre cerveau a évolué plus tard que le cerveau reptilien mais elle est aussi très ancienne. Pendant des milliers d’années, l’homme vivait dans de petites communautés et dépendait d’un petit groupe d’autres personnes pour survivre. Être exclu signifiait mourir. Cette partie de notre cerveau gère nos émotions, notre confort, notre amour (et donc la jalousie) et notre attachement. Presque toutes nos interactions sociales dépendent du cerveau limbique et c’est pour cela que les échecs dans nos relations déclenchent la peur d’être rejeté, de rester séparé du groupe et de ne pas pouvoir survivre seul. Cela mobilise le cerveau limbique à entamer un mode fight-flight-freeze, une réaction de survie qui consiste soit à se battre contre le danger, soit à s’en enfuir, soit à s’immobiliser en attendant qu’il disparaisse. C’est pour cette raison qu’une partenaire jalouse pourra menacer ou insulter une autre femme qui a souri à son compagnon ou qu’un homme peut frapper sa femme en imaginant qu’elle le trompe. C’est encore un fonctionnement de notre cerveau qui a garanti notre survie au cours de l’évolution mais qui ne nous aide pas dans la vie de tous les jours.

Le néocortex est la partie de notre cerveau la plus développée et la plus récente. C’est la partie du cerveau que nous ne partageons avec aucune autre espèce. Elle nous permet de planifier notre avenir, d’utiliser les mots et de créer des scénarios imaginaires ; c’est cette partie de notre cerveau que nous décrivons souvent comme « notre âme ». Elle gère nos pensées, notre parole, elle nous permet de créer des projets pour l’avenir, elle nous « ramène vers notre raison », elle est responsable des processus cognitifs complexes (comme la mémoire et l’attention) et nous aide à réfléchir aux problèmes difficiles. C’est aussi la partie de cerveau que nous utilisons pour prendre des décisions importantes concernant notre avenir. C’est enfin la partie qui retient notre identité et ce qui est important pour nous dans la vie.

Pourquoi c’est important ?

Au moment où notre cerveau ressent une menace ou se retrouve en danger, il éteint les niveaux de fonctionnement supérieurs parce qu’ils sont trop coûteux en énergie. La gestion de la situation est donc déléguée aux niveaux plus primitifs, d’abord au niveau qui gère la survie et par la suite au niveau responsable de l’attachement, les relations et les émotions avant même de se focaliser sur comment vraiment résoudre le problème. Cependant, si nous voulons que notre cerveau fonctionne bien et si nous souhaitons pouvoir faire face aux difficultés de notre quotidien avec succès, nous devons nous assurer que notre cerveau reptilien se sent en sécurité, et que notre cerveau limbique peut maintenir des liens avec les autres. Cela permettra à la partie exécutive de se concentrer sur la gestion des tâches complexes et de prendre les bonnes décisions. Le fait que notre cerveau ait recours à ses parties plus primitives est utile quand nous sommes confrontés aux menaces physiques mais ne fonctionne pas bien quand nous faisons face à un problème qui nécessite une réflexion. Nous risquons alors de prendre des décisions importantes en nous basant sur les émotions, les ressentis ou l’instinct de survie, et de réagir de façon impulsive et non adaptée. Pour prendre de bonnes décisions, nous devons utiliser autant que possible notre néocortex et pour ça, nous avons besoin de nous sentir en sécurité dans notre corps et dans notre tête et nous avons besoin de comprendre comment nous réagissons face au stress.

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Quand consulter un psychologue ?

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Ai-je besoin d’une thérapie ?

Nous traversons tous des moments difficiles dans notre vie. Est-ce que vos problèmes sont une raison suffisante pour rencontrer un psychologue ? Comment une thérapie peut-elle vous être utile ?

Quand consulter un psychologue ?

Si vous êtes sur le point de vous demander si ce serait une bonne idée de rencontrer un psychologue, alors c’est probablement une bonne idée d’en rencontrer un. Mais pourquoi n’est-ce pas si évident ? Parfois, les gens attendent des semaines, des mois, voire des années pour enfin prendre un rendez-vous. Et même une fois la décision prise, les patients entrent souvent dans le cabinet pour le premier entretien avec la même peur que quand ils vont voir un dentiste pour se faire arracher une dent.

Pourquoi est-il si difficile d’entamer une thérapie ?

Souvent, avant même d’envisager de consulter un psychologue, vous avez le sentiment de plus en plus prenant que quelque chose ne va pas dans la façon dont vous vivez ou avec ce que vous pensez de votre vie. Il est possible que vos relations avec les autres se dégradent ou que vous n’arriviez pas à maîtriser votre quotidien.  Vous avez peut-être vécu un événement important et les choses ne sont plus les mêmes depuis. Parfois, un ami ou un proche peut vous suggérer de consulter un psychologue parce qu’il remarque que vous n’allez pas bien.

Souvent, les gens traversent une sorte de déni : « Je peux gérer cela tout seul », « Si j’ignore le problème, il passera avec le temps », ou « Si je me concentre sur les choses positives, alors je me sentirai mieux ». Parfois, ces tentatives nous permettent d’aller mieux pendant un certain temps, mais si les difficultés se cumulent, elles ne seront pas efficaces et vont même aggraver la situation.

Nous avons tendance à nous critiquer très sévèrement pour notre manque d’efficacité à faire face à nos problèmes. Nous regardons les autres qui se débrouillent mieux que nous. Nous avons honte, nous sommes en colère contre nous-mêmes. Certaines personnes réagissent à leur honte en s’efforçant de lutter seules contre leur problème, parfois en s’appuyant sur des comportements problématiques ou des dépendances juste pour s’en sortir. Plus de temps passe.

Peut-être à un moment donné, vous allez vous dire que vous ne pouvez pas gérer ça tout seul. À ce stade, vous commencerez à rechercher de l’aide. Mais comment savoir où aller ? Si vous décidez de trouver un thérapeute, comment savoir à qui faire confiance ?

Vous avez peut-être déjà cherché sur Google ou vous avez demandé à vos amis des recommandations. Vous avez peut-être constaté que parmi les nombreux professionnels, vous ne savez pas qui choisir. Peut-être avez-vous même essayé de prendre un rdv mais vous ne vous sentiez pas à l’aise avec ce professionnel. Pas évident de reprendre si la première expérience n’était pas bonne.

Une fois arrivé à votre premier rendez-vous, vous êtes mis au défi de partager beaucoup d’informations personnelles – parfois vos secrets les plus profonds – avec un parfait inconnu. Pas étonnant que ce soit incroyablement inconfortable.

Alors à quoi ça sert tout ça ?

Il y a de fortes chances que rencontrer un thérapeute vous aide à avancer dans votre vie et à vous confronter à vos problèmes de façon plus efficace. Si vous n’êtes pas sûr, un bon point de départ est de regarder les sites de plusieurs thérapeutes, afin de connaître leurs approches et d’en appeler deux ou trois. Voyez comment ils répondent à la question « Pouvez-vous m’aider ? ». Voyez si vous vous sentez réconforté par la façon dont ils vous parlent au téléphone et, si nécessaire, prenez votre temps avant de décider de prendre rendez-vous avec l’un d’eux.

J’espère que voir à quoi ressemble cette démarche pourra vous encourager à contacter quelqu’un plus tôt si vous en avez besoin, peu importe si vous êtes au tout début de vos démarches ou si vous savez déjà que vous ne pouvez pas gérer seul vos problèmes. Vous aviez peut-être juste besoin de ce petit coup de pouce pour prendre la décision de trouver un thérapeute pour vous-même ou pour quelqu’un que vous connaissez et qui a perdu le contrôle sur sa vie.

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Reduction des Risques et des Dommages

Reduction des Risques et des Dommages

réduction des risques et des dommages.

La Reduction des Risques est née en France à la fin des années 1980, lors de l’épidémie du Sida. Déroger aux principes prohibitionnistes, autoriser et faciliter l’accès des usager injecteurs d’héroïne aux seringues puis aux traitements de substitution en quelques années a permis une quasi-disparition du VIH chez les injecteurs de drogues.

Le modèle de RdR considère qu’on ne peut pas effacer les drogues de la société mais qu’on peut impliquer leurs usagers et leur permettre d’agir pour réduire les risques et les dommages qui sont liés à l’usage. Cela permet agir de façon beaucoup plus efficace qu’essayer d’éliminer les usagers et les drogues de la société.

Comment ça marche ?

Le postulat de base de la Réduction des Risques peut se résumer en cinq points :

  • Il n’y a pas de société sans drogues et l’abstinence n’est pas la seule solution possible – il n’y a pas de solution miraculeuse au problème de drogues. Le contexte de consommation est au moins aussi important que le produit consommé, au-delà du danger, la prévention peut aussi parler du plaisir de consommer et s’appuyer sur la promotion de la santé et de l’éducation
  • Le non-jugement moral des pratiques d’usage – l’usage de drogue n’est ni bon ni mauvais, l’usager ne devrait pas être considéré comme un malade ou un délinquant, les politiques relatives aux drogues doivent être fondées sur des preuves scientifiques et non sur des convictions morales
  • Travail de proximité et par petits pas – travailler avec les usagers là où ils se retrouvent, dans une démarche progressive ; les accueillir sans condition d’arrêt des drogues, de l’alcool ou d’autres produits et en respectant leurs souhaits, leurs besoins et leurs priorités
  • Empowerment – permettre aux personnes de renforcer leur contrôle sur les décisions et les actions concernant leur santé, les considérer comme les experts dans le domaine de leurs consommations (dosage de produit, durée des effets, gestion du « bad trip»)
  • Des outils et pratiques diversifiés et adaptés – l’accessibilité du matériel d’usage (comme les kits d’injections à l’usage unique, les kits pour fumer le crack ou sniffer la cocaïne, la cigarette électronique ou le traitement de substitution par la méthadone® ou le Subutex®) n’augmente pas les usages mais diminue les risques sanitaires.

La psychothérapie de réduction des risques

De nombreuses recherches ont élargi le champ d’application de la réduction des risques du secteur de la santé publique à la psychothérapie pour les usagers actifs de drogues et d’alcool. La psychothérapie de réduction des risques est une approche globale d’interventions psychologiques, qui peuvent varier selon l’orientation théorique du praticien, mais qui partagent les mêmes concepts et constatent que l’abstinence totale n’est pas le but obligatoire des soins.

La psychothérapie de réduction des risques est aussi une approche intégrative qui considère que les problèmes liés à l’usage d’une substance peuvent varier selon différents facteurs psychologiques, sociaux et biologiques et que cette combinaison est unique pour chaque personne. Ces facteurs doivent être compris pour développer avec l’usager les stratégies nécessaires pour atteindre ses propres buts. L’intérêt du traitement est de soutenir l’usager dans sa démarche de réduction de l’usage nocif de la substance jusqu’au point où celui-ci n’aura qu’un impact minimal sur les autres domaines de sa vie.

Dans cette approche, le thérapeute voit son patient comme un partenaire de travail qui possède des ressources et des compétences. Il s’approche de la personne avec empathie et ne cherche pas à renforcer les croyances et les représentations du patient sur lui-même. Son rôle consiste à créer des cadres sécurisants, à permettre à la personne d’exprimer ses besoins avec ses propres mots et d’établir des cadres de travail. La relation thérapeutique se crée sans conditions et sans objectifs préalables puisqu’ils seront définis et validés en commun. Dans la plupart des cas, les patients savent expliquer quelle place le produit tient dans leur vie et possèdent toutes les compétences et tous les savoir-faire pour obtenir un changement. Toute stabilisation, tout changement intentionnel, même minimal en diminution des risques, sont considérés comme un résultat valable – il est important que le patient soit vu comme responsable et autonome. La posture professionnelle et le dispositif thérapeutique doivent être maintenus et protégés tout au long de l’accompagnement thérapeutique, même dans des conditions difficiles et déstabilisantes (reconsommation ou rupture de traitement).

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Gérer le trauma

Gérer le trauma

gérer le trauma.

Les personnes ayant vécu des évènements traumatiques sont souvent bouleversées par ce qui leur est arrivé. Elles se posent plein de questions concernant la « normalité » de l’évènement, de leurs réactions, des symptômes qu’elles subissent et de la possibilité de les dépasser et d’oublier.

Il peut s’agir de traumatismes « évidents », les Traumatismes écrits avec un grand « T » comme la violence physique et psychologique, les violences sexuelles, les accidents, les abus, les cataclysmes ou les maladies graves. Mais nous pouvons également traverser des évènements de vie difficiles, des traumatismes écrits avec un petit « t » qui, même s’ils sont moins impressionnants, provoquent aussi des perturbations dans nos pensées, nos émotions et notre comportement au quotidien. Il peut s’agir d’une enfance difficile, de la négligence, des séparations, des deuils, d’une fausse couche, etc. Parfois notre cerveau n’arrive pas à digérer ces évènements, ils restent donc bloqués dans notre système de traitement des informations et sont sources de perturbations.

Qu’est-ce que le trauma

Nous parlons d’un évènement traumatique quand une personne a été exposée directement ou indirectement à la mort, à des blessures graves, ou à la violence (y compris sexuelle), effectives ou potentielles. Elle a pu vivre directement cet évènement, en être témoin ou même apprendre qu’un proche a vécu un événement traumatique. En fonction de notre personnalité, de nos ressources et de notre parcours de vie, chacun peut réagir différemment à un évènement difficile ; il est possible que nous vivions des symptômes de l’état de stress post-traumatique (ESPT) même si notre vécu ne rentre pas toujours dans sa définition exacte.

Comme il a déjà été mentionné, notre cerveau ne sait pas toujours « digérer » les évènements difficiles, il se met alors à les retraiter en permanence. L’ESPT est donc une réaction normale à une situation anormale. Nous divisons ses symptômes en quatre groupes :

  • Les intrusions – les souvenirs pénibles récurrents, les cauchemars, un état de détresse psychologique intense ou prolongé survenant quand quelque chose nous rappelle l’évènement
  • L’évitement de tout ce qui est associé à l’événement traumatique – efforts pour éviter les souvenirs, les pensées ou les sentiments pénibles en lien avec l’évènement, ou les personnes, lieux, conversations, activités, objets, situations qui éveillent de mauvais souvenirs
  • Altérations négatives des pensées et de l’humeur en lien avec l’événement – cela peut être une incapacité à se rappeler un aspect important de l’événement, des croyances ou attentes négatives à propos de soi-même, des autres, ou du monde ; le fait de se blâmer ou de blâmer les autres ; des états émotionnels négatifs (tristesse, peur, colère, culpabilité…) qui durent longtemps ; la perte d’intérêt pour des choses ou des activités que normalement on aime faire ou un sentiment de détachement ou d’éloignement des autres.
  • La réactivité associée à l’événement traumatique – irritabilité ou crises de colère, hypervigilance, des réactions de sursaut exagérées, des comportements imprudents ou autodestructeurs, des problèmes de concentration, des troubles du sommeil.

Certaines personnes peuvent se sentir détachées, avoir l’impression d’être un observateur extérieur de ses processus mentaux (par exemple avoir un sentiment d’être dans un rêve, sentiment d’irréalité) ou corporels (par exemple avoir l’impression d’être détaché de soi ou de son corps ou que le temps se déroule au ralenti). Ces personnes peuvent encore avoir l’impression que le monde qui les entoure est irréel (lointain, déformé, etc.). Nous appelons ces symptômes la dépersonnalisation et la déréalisation. Ils sont normaux et courants chez les personnes ayant vécu un évènement traumatique même s’ils ne surviennent pas chez tout le monde.

Vivre un évènement traumatique ne déclenche pas nécessairement l’ESPT. Même si la majorité de gens touchés présentent des symptômes de syndrome post-traumatique après l’évènement, deux tiers connaissent un rétablissement spontané après quelques mois. Cependant, pour un tiers, une thérapie sera nécessaire pour s’en sortir.

La société nie facilement la réalité du trauma. Après un évènement difficile, la personne est souvent accueillie avec empathie et compréhension, mais l’entourage n’arrive pas toujours à la soutenir dans la durée de ses symptômes. Entre les tentatives de dédramatiser et de calmer ce qui s’est passé et l’impatience pour que la personne « reprenne sa vie en main », les réactions des proches vont souvent provoquer la honte et la culpabilité. Notre entourage n’est pas qualifié pour gérer l’ESPT et ne sait pas comment aider quelqu’un qui ne va pas mieux malgré le temps et le soutien. Si vos symptômes persistent au fil des mois, consultez un psychologue ou un psychiatre spécialisé dans le soin du trauma.

Comment soigner le traumatisme

Parler d’un trauma peut nous faire du bien ou nous faire du mal, mais ne va pas soigner l’ESPT à lui seul. Des techniques de relaxation, la sophrologie et la méditation en pleine conscience peuvent aider à gérer les symptômes mais ne traitent pas non plus le traumatisme.

Tous les thérapeutes ne savent pas soigner l’ESPT, il est donc important de bien faire votre choix. Un bon thérapeute saura créer le lien de confiance qui est indispensable pour travailler sur une problématique aussi délicate. Il vous aidera à normaliser les conséquences du trauma (les réactions et les symptômes) et vous aidera à prendre de la distance par rapport aux souvenirs traumatisants en vous rendant le contrôle.

Plusieurs approches psychothérapeutiques peuvent être proposées : les thérapies psychodynamiques, cognitivo-comportementales, l’hypnose, l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing – Intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires) ou les MATH (Mouvements Alternatifs en Thérapie et Hypnose). L’EMDR apparaît actuellement comme la thérapie privilégiée pour tout ce qui relève de la psychotraumatologie (elle est recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé et la Haute Autorité de Santé). La thérapie cognitivo-comportamentale et l’hypnose sont également préconisées par l’INSERM.

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Les addictions

Les addictions

les addictions.

Une société sans drogues et sans alcool n’existe pas et la consommation de produits psychoactifs est aussi ancienne que l’humanité elle-même. Les drogues (dont l’alcool) permettent de modifier les sensations, d’accentuer le plaisir, d’atténuer la souffrance, de diminuer des contraintes, d’améliorer des performances et des compétences. Elles permettent de lutter contre la fatigue, de désinhiber, elles améliorent le sommeil et agissent sur la sexualité. Notre culture et notre mode de vie influencent notre rapport aux produits et encadrent leur consommation. Prenons l’exemple de l’alcool. En France il est associé à la convivialité, car il permet de s’intégrer dans un groupe et d’échapper à l’ennui. Boire un verre après le travail, prendre une cuite avec les amis est ainsi socialement acceptable, voire encouragé. En revanche, boire seul, pour gérer le stress ou se donner du courage est mal vu et stigmatisé.

Comment ça marche ?

Depuis les années 1970, on explique la dépendance comme une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux et les années 1990 y ont ajouté les mécanismes neurobiologiques. Nous savons que les drogues viennent se greffer sur les voies naturelles de gestion du plaisir et des émotions. Elles influencent un système neurobiologique qu’on appelle le système de récompense, un mécanisme extrêmement archaïque (on le retrouve même chez les mollusques !) qui nous permet d’aller vers ce qui nous fait du bien et d’éviter ce qui nous fait du mal. Il nous apprend également à nous souvenir de ce qui nous fait du bien. Grace à lui, on prend plaisir à manger, à faire l’amour ou à passer du temps avec nos amis. Tous ces comportements provoquent la sécrétion d’une hormone appelée dopamine, qui est responsable du plaisir et de la motivation – c’est la dopamine qui nous fait valoriser certains comportements plus que d’autres.

Suis-je dépendant ?

Aujourd’hui, nous parlons d’addiction lorsque la personne présente un certain nombre de critères parmi les onze cités ci-dessous. Selon le DSM V, une classification américaine, la présence de 2 à 3 critères caractérise une addiction légère, de 4 à 5 critères – une addiction modérée et 6 critères ou plus – une addiction sévère.

  1. Incapacité à remplir des obligations importantes
  2. Usage d’un produit ou continuation d’un comportement, même lorsqu’il est physiquement dangereux
  3. Problèmes interpersonnels ou sociaux
  4. Augmentation de la tolérance au produit
  5. Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation du produit ou d’un comportement
  6. Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au comportement problématique
  7. Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité
  8. Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou à la pratique du comportement
  9. Activités réduites au profit de la consommation du produit ou du comportement problématique
  10. Continuation malgré des dommages physiques ou psychiques
  11. « Craving », désir impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de continuer le comportement problématique

Le rôle du psychologue dans le traitement des addictions

Il y a dans les addictions la notion de perte de contrôle et de ne pas être raisonnable : si l’on était raisonnable, on n’aurait pas continué ce qui nous fait du mal. En travaillant avec la personne dépendante, il est important de lui rendre le contrôle et de lui laisser la décision de comment gérer ses consommations. Le thérapeute partage avec la personne les informations permettant de mieux comprendre son comportement, ses consommations, leur fréquence, la qualité et la quantité de produit consommé. La responsabilité de changer son comportement appartient exclusivement au patient. Le thérapeute doit rester à ses côtés, sans le juger, mais en valorisant ses efforts et ses acquis. Avec son aide et ses conseils, le patient pourra faire ses propres choix relatifs à la quantité et au rythme des consommations.

Ils existent plusieurs approches thérapeutiques utilisées dans le traitement des addictions. La plus reconnue est la thérapie cognitivo-comportamentale (TCC), une thérapie brève, dont l’objectif est d’analyser les situations, les pensées et les émotions en lien avec les consommations afin de trouver les meilleures stratégies pour réagir et les gérer. Nous pouvons aussi nous servir de l’entretien motivationnel, une technique permettant d’augmenter la motivation personnelle au changement du patient et de développer sa confiance en ses propres capacités. Parfois, les addictions sont liées à des événements traumatiques et pour les soigner le thérapeute peut se servir de la thérapie EMDR, une thérapie de référence pour soigner l’état de stress post-traumatique. Enfin, nous pouvons utiliser l’hypnose pour faciliter le changement et accéder aux ressources inconscientes de la personne.

L’abstinence n’est pas toujours LA solution

Environ la moitié des patients qui entreprennent des démarches thérapeutiques ne sont pas prêts à accepter l’abstinence mais demandent plutôt de l’aide afin de réduire et modérer leurs consommations. Comme il a été dit précédemment, l’approche du psychologue doit être centrée sur le patient et ses désirs. Le travail se fait en partenariat et dans le respect mutuel. Les objectifs du patient peuvent changer en fonction de ses progrès et difficultés. S’il se sent trop en difficulté avec la modération, une fois qu’il sait que c’est lui qui choisit, il peut se tourner vers l’abstinence qu’il avait refusé au départ. Pour certaines addictions, comme à la sexualité, au sport, aux smartphones ou pour des troubles de comportement alimentaire, l’abstinence n’est pas souhaitable et le patient doit apprendre à changer son comportement sans totalement l’arrêter. Pour les autres addictions, surtout celles en lien avec un produit (héroïne, cocaïne, tabac, sucre…), le travail se fera en respectant la demande et les choix du patient et en mettant l’accent sur la réduction des risques et des dommages en lien avec ses consommations. Le psychologue va s’adapter et accompagner le patient, en considérant tout changement positif comme un succès : réduire les consommations, consommer en prenant moins de risques, gérer les prises de produits ou améliorer les liens avec l’entourage. Le but de la thérapie est toujours de redonner au patient le pouvoir d’agir dans les situations où il était jusqu’au là impuissant.

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