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Comment évaluer mes consommations ?

Comment évaluer mes consommations ?

Comment évaluer mes consommations ?

Évaluer vos consommations veut dire être au clair avec ce que vous consommez, dans quel contexte, dans quels cadres, dans quel état d’esprit en prenant le produit et avec quel effet recherché. Cela vous permet de mieux adapter votre façon de faire pour obtenir ce que vous souhaitez mais aussi de minimiser les risques et les dommages liés à vos consommations.

L’expérience de consommation est le résultat d’interaction entre le produit, l’état d’esprit du consommateur et le cadre dans lequel les substances sont consommés. Chaque personne est différente. L’entourage et le contexte sont au moins aussi importants (voire plus important) pour la qualité de vos expériences de consommation que la substance elle-même.

Évaluer le risque de l’addiction en lien avec la substance

Chaque substance psychoactive est unique du fait de sa composition chimique et des effets provoqués. La façon de la consommer, la quantité et la fréquence des consommations ont un impact sur le ressenti de l’usager.

Nous pouvons classer les substances psychoactives en trois groupes :

  • les dépresseurs, qui vont diminuer l’activité du cerveau : alcool, opiacées (héroïne, morphine, codéine, méthadone, Tramadol®, Skenan®, Subutex®, …), tranquillisants (benzodiazépines, barbituriques), neuroleptiques, solvants, anesthésiants (GHB, kétamine…) , etc.
  • les stimulants, qui vont accélérer l’activité du cerveau : caféine, nicotine, cocaïne (crack), amphétamines (speed, ecstasy, MDA, ritaline…), métamphétamine, poppers, antidépresseurs, khat, etc.
  • les perturbateursqui perturbent la perception et (moins souvent) les émotions : cannabis (THC, herbe, haschisch, shit, huile), hallucinogènes, etc.

Avec l’augmentation des produits de synthèse, crées dans des laboratoires sans contrôle ni surveillance, et coupés avec d’autres produits, les drogues font de moins en moins souvent ce qu’on attend. Où achetez-vous le produit ? Faites-vous confiance à la personne qui vous le vend ?

Le moyen par lequel vous consommez le produit (le mode de consommation) a un impact sur la rapidité et l’intensité avec lesquelles le cerveau va l’absorber. Presque tous les produits peuvent être fumés, vapotés, injectés (shootés), sniffés, mangés, bus, ou absorbés par les muqueuses. Chaque mode d’usage a ses avantages et ses inconvénients. Tous exposent à certains risques et peuvent causer des dommages.

 

Un facteur à prendre en compte pour évaluer votre addiction est le dosage et fréquence de vos consommations.

Quand consommez-vous ? Combien de fois et en quelles quantités ? Connaissez-vous la composition du produit ? Quelle est la proportion de la substance active (ou sa pureté) ? Avec quoi était-elle coupée ? Le contrôle de qualité est rare dans le cas des drogues illicites ou des produits de synthèse, mais plus fréquent avec l’alcool ou le tabac. Testez-vous le nouveau produit avec des échantillons ou fractionnez-vous les doses ? Êtes-vous pressés lors de la consommation ou pouvez-vous prendre votre temps et consommer dans de bonnes conditions sanitaires ?

Avec quelle fréquence consommez-vous ? La fréquence d’usage impacte la tolérance, c’est-à-dire la capacité de votre organisme à gérer les effets de la substance. Consommez-vous régulièrement ? Tous les jours, de temps en temps, le weekend ou en faisant la fête ? Planifiez-vous vos consommations ou sautez-vous sur l’occasion quand elle se présente ? Consommez-vous plutôt le matin, le soir ou dans la journée ?

Un mélange de produits peut affecter votre expérience.

Vous arrive-t-il de consommer plusieurs produits à la fois ? Savez-vous comment ils interagissent ? Certaines substances amplifient les effets des autres, ce qui peut augmenter les sensations mais aussi favoriser une overdose. Au contraire, certaines les inhibent et vous avez besoin d’en consommer plus pour en sentir les effets. Si vous avez l’habitude de mélanger différentes drogues (légales ou non), renseignez-vous sur les conséquences de ces mélanges.

Évaluer le risque de l’addiction lié à vos facteurs personnels

Votre âge, votre sexe, votre origine ethnique et culturelle ont un impact sur vos consommations. Quand avez-vous commencé à consommer ? Les adolescents expérimentent plus souvent divers produits alors que les adultes sont plus concernés par l’usage problématique. Les femmes tiennent l’alcool moins bien que les hommes car elles ont moins d’acide gastrique dans l’estomac. Certaines personnes (dont la moitié des populations asiatiques) n’ont pas dans leur foie d’enzyme permettant de digérer l’alcool ce qui provoque chez elles des symptômes d’empoisonnement (rougeur du visage, mal de tête) après avoir bu.

Les personnes qui ne s’identifient pas avec la culture dominante dans laquelle ils vivent, qui se sentent mises à l’écart en raison de leur origine, de leur orientation sexuelle ou victimes de racisme, auront plus tendance à consommer des substances psychoactives que celles qui sont bien insérées. Votre statut socio-économique compte également : les usagers d’héroïne et de crack sont plus souvent issus de milieux défavorisés, alors que « sniffer de la coke » est plus courant dans les milieux aisés. Acheter ses drogues dans la rue ou les acheter moins cher augmente le risque de consommer des drogues de moindre qualité et coupées avec des composants problématiques. L’argent permet ainsi de consommer dans de meilleures conditions, d’avoir une vie plus équilibrée, une meilleure alimentation et plus de possibilités de récupérer après avoir consommé.

Savez-vous comment votre personnalité a l’impact sur vos consommations ? Aimez-vous le risque ? Avez-vous besoin de nouvelles expériences et sensations ? Respectez-vous la loi et les règles ? Évitez-vous le danger ou le recherchez-vous ? Quel est votre estime de soi avant et après avoir consommé ? Comment gérez-vous vos émotions ? Êtes-vous en couple ou célibataire ? Comment fonctionnent vos relations avec les autres (votre partenaire, vos enfants, l’entourage) ?

Les personnes ayant une attirance pour le danger et à la recherche de sensations fortes sont plus concernées par la consommation de produits psychoactifs. Différentes drogues permettent également de mieux contrôler les émotions et la frustration.

Votre santé physique et psychique affecte également vos consommations. Les drogues (alcool compris) sont plus souvent utilisées par les personnes ayant vécu des évènements traumatiques. Le produit permet (au moins temporairement) d’atténuer les symptômes en lien avec le trauma. Certaines drogues (et médicaments) permettent de soulager les douleurs chroniques. Enfin, il y a plus de consommateurs parmi les personnes présentant des troubles de la personnalité et de l’humeur, anxieuses ou hyperactives. Savez-vous comment le produit vous permet de mieux gérer vos problèmes de santé ? Quelles interactions a-t-il avec les médicaments prescrits par votre médecin ?

Évaluer le risque de l’addiction lié à votre entourage

Votre entourage et le lieu dans lequel vous consommez sont aussi importants que le produit et votre personnalité. Quelle est la place du produit dans vos relations sociales et amoureuses ? Est-ce que vous consommez seul ou avec des amis ? Quelqu’un dans votre famille consomme-t-il aussi les produits psychoactifs ? Que disent vos proches au sujet de vos consommations ? Sont-ils au courant ou avez-vous besoin de les cacher ? Consommez-vous pour améliorer vos relations sexuelles ? Votre entourage impacte le choix du produit et son mode d’usage, mais peut aussi faire la différence si vos consommations deviendront un « flash » ou un « bad trip ».

Chaque personne a sa propre façon de fonctionner et d’utiliser les substances psychoactives. il y a des connexions entre chacun des facteurs, qu’il n’est pas toujours facile de décoder. L’objectif de cette évaluation n’est pas de trouver la raison pour laquelle vous avez commencé à consommer mais de vous faciliter la prise de décisions concernant le rapport que vous aimeriez avoir avec le(s) produit(s) psychoactif(s).

Et vous, où en êtes-vous ?

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Addictions : comment dépasser une envie ?

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Le craving concerne tous les types de dépendance, avec ou sans produit. Il n’est pas un signe de faiblesse mais de changement des habitudes. Plus vous avez de stratégies pour réagir face à une envie compulsive, plus vous serez efficace dans sa gestion.

Comment calmer les angoisses ?

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Pour apprendre à calmer les angoisses, il faut savoir comment elles surviennent. Comprendre la mécanique derrière les angoisses nous permet de rassurer notre cerveau et de reprendre le contrôle sur notre vie.

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Le craving est un mot anglais qui désigne un besoin compulsif, un désir violent et irrésistible de consommer une substance ou d’entreprendre un comportement. C’est cette petite voix dans votre tête qui dit « Allez ! Juste une fois ; ça me fera du bien ».

Le craving concerne tous les types de dépendance, avec ou sans produit. Il n’est pas un signe de faiblesse mais de changement des habitudes. Il arrive tôt après l’arrêt de la consommation ou du comportement problématique (achats compulsifs, addiction au sexe, bronzage excessif…), et survient encore des semaines et des mois après que vous soyez devenu abstinent. Il est déclenché par certaines situations (des lieux ou des personnes avec qui vous avez consommé), le produit ou quelque chose qui le rappelle (une seringue, une cigarette, un gâteau ou une promotion dans un magasin…) ou certains états affectifs comme la tristesse, la colère, la culpabilité ou même la joie. Le corps a alors le réflexe de répondre de la même façon que d’habitude, de vouloir consommer un produit ou de reproduire le comportement qui vous fait du bien et apaise les tensions. Le craving monte et devient de plus en plus préoccupant et omniprésent mais si vous tenez bon sans consommer ou sans céder au comportement problématique, il va s’estomper au fil du temps et finalement disparaître en moins d’une heure. Si vous cédez, il va augmenter.

Le craving a un composant cognitif (« je ne peux pas sortir cette idée de ma tête »), émotionnel (« je suis énervé, triste ou j’ai peur ») et corporel (« je ressens ce besoin physiquement »). Il n’a pas toujours la même intensité (souvent plus intense au début de l’abstinence et après un déclencheur) et sa durée est limitée dans le temps (moins d’une heure).

Faire face au craving

Vous avez certainement déjà vos stratégies pour réagir face à une envie de consommer mais plus vous avez de possibilités, plus vous serez efficace dans sa gestion.

Dans un premier temps, faites une liste des situations qui déclenchent le craving. Comment savez- vous que vous allez y être exposé ? Qu’est-ce qui précède l’envie de consommer ou de reproduire un comportement ? Repérez les déclencheurs que vous pourriez éviter et vis-à-vis desquels vous pouvez réduire votre exposition. Dans la mesure du possible, évitez les situations à risque : coupez les contacts avec les dealers ou consommateurs, séparez-vous du matériel, ne fréquentez pas les lieux de tentation, laissez votre carte bancaire à la maison ou confiez-la à un proche…

Dans chaque situation, identifiez les émotions et les sensations qui vous accompagnent (tristesse, colère…), identifiez les pensées qui vous traversent (« je le mérite », « cela me fera du bien », « une fois n’est pas grave ») et les conséquences à court et à long terme (par exemple : diminution de la colère et de la tristesse juste après avoir cédé, mais à long terme la culpabilité et la honte, le maintien d’une mauvaise estime de soi, les difficultés financières).

Anticipez le craving, apprenez à identifier les pensées qui l’accompagnent. Rappelez-vous que même s’il n’est pas confortable, il est normal dans la démarche d’abstinence ou de diminution des consommations. Moins vous l’appréhendez, moins il sera anxiogène et plus il sera facile à gérer.

Listez les raisons de vouloir contrôler vos consommations et les conséquences négatives auxquelles vous allez vous exposer si vous y cédez. Gardez cette liste avec vous et ressortez-la quand vous avez envie de consommer.

Préparez par avance des stratégies à suivre pour quand vous serez pris par l’envie de consommer : faire une activité physique (footing, promenade, musculation, exercices de relaxation), vous distraire (jeux, livres, films…), faire des exercices pour gérer les angoisses, avoir une personne à qui parler de vos envies et qui sera disponible pour vous écouter (un ami qui n’est pas dépendant, un psychologue) – pensez à le prévenir par avance de ce dont vous aurez besoin.

N’oubliez pas que le craving a une durée limitée – laissez-le apparaître, aller à son maximum et redescendre. Félicitez-vous quand vous avez réussi à le dépasser, faites quelque chose qui vous fait plaisir (manger un dessert, aller au cinéma…).

N’oubliez pas de prendre soin de vous, de travailler sur votre estime personnelle, la dévalorisation, le perfectionnisme, les traumatismes… Recherchez les points positifs et négatifs dans la gestion des situations. Même si vous êtes sûr de votre démarche, gardez toujours un plan d’urgence qui vous guidera si vous cédez malgré tout au craving (au moins pensez à appeler un ami ou un psychologue et ne restez pas seul !).

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Comment calmer les angoisses ?

Comment calmer les angoisses ?

Pour apprendre à calmer les angoisses, il faut savoir comment elles surviennent. Comprendre la mécanique derrière les angoisses nous permet de rassurer notre cerveau et de reprendre le contrôle sur notre vie.

Comment calmer les angoisses ?

Comment calmer les angoisses ?

comment calmer les angoisses ?

Pour apprendre à calmer les angoisses, il faut savoir comment elles surviennent. Comme plusieurs autres fonctionnalités de notre cerveau, les angoisses se sont développées au cours de l’évolution de notre espèce pour nous protéger et nous permettre de survivre. Cependant, comme l’évolution de l’espèce se fait sur des milliers d’années alors que les individus ont beaucoup (et très rapidement) changé durant les derniers siècles, ces mécanismes ne s’adaptent parfois plus à notre réalité. Comprendre la mécanique derrière les angoisses nous permet de rassurer notre cerveau et de reprendre le contrôle sur notre vie.

Quelle est la différence entre le stress, l’anxiété et les inquiétudes ?

Nous avons tendance à utiliser ces mots de façon interchangeable dans notre vie quotidienne, pourtant ils ne signifient pas de la même chose.

  • Les inquiétudes sont la partie cognitive de nos angoisses. Ce sont les mots avec lesquels nous décrivons et interprétons la situation. Elles sont créées dans notre néocortex, la partie du cerveau chargée de réfléchir, d’imaginer, de transformer nos ressentis en mots. Les inquiétudes sont donc nos pensées à propos de la situation comme « est-ce que je suis nul ? ». S’inquiéter a donc une utilité. Cela nous permet de résoudre des problèmes complexes ; de trouver des solutions. Mais réfléchir en permanence, penser de façon répétitive à nos problèmes peut aussi nous amener vers la dépression et l’anxiété.
  • Le stress est une réponse physiologique à la peur ou à un changement brusque de situation. Elle est déclenchée dans la partie la plus ancienne de notre cerveau, le cerveau reptilien. Le stress est la façon dont notre corps réagit quand il ressent un danger. Il peut déclencher la réaction de fight-flight-freeze, réaction de survie qui consiste soit à se battre contre le danger, soit à s’enfuir, soit à s’immobiliser en attendant qu’il disparaisse. Le stress nous permet de réagir à une menace et de survivre. L’adrénaline mobilise notre force et notre endurance, le cœur se met à battre très fort pour supporter l’effort supplémentaire, la transpiration permet de réguler la température de notre corps, beaucoup d’autres mécanismes se mettent en place de façon automatique afin de combattre le danger ou pour s’enfuir. Cependant si le stress dure trop longtemps, le corps s’épuise et ne peut plus répondre de façon adéquate. L’exposition chronique au stress nous expose à des maladies cardiaques, à l’hypertension, à des cancers et de nombreuses autres maladies.
  • L’anxiété se trouve entre les inquiétudes et le stress. Elle est déclenchée dans notre cerveau limbique, où sont créées les émotions. Nous sommes anxieux lorsque nous avons la sensation que quelque chose de mal peut se produire à l’avenir. L’anxiété nous met en vigilance, elle permet d’anticiper le danger, elle est notre « baromètre de sécurité ». Mais quand elle dure trop longtemps, elle nous empêche de profiter de la vie, d’être heureux.

Qu’est-ce que je peux faire avec ça ?

Pour calmer l’anxiété, il est important d’agir sur les trois niveaux de fonctionnement de notre cerveau. Le premier pas est de savoir et comprendre ce que vous vivez. Quand vous vous sentez angoissé, faites attention à où se situent vos angoisses. Est-ce que vous les sentez dans votre corps ou envahissent-elles vos pensées ? Est-ce que vous ressentez des douleurs au thorax, une accélération du rythme cardiaque, avez-vous du mal à respirer ou transpirez-vous de façon excessive ? Ou au contraire créez-vous des scénarios catastrophiques ou vous inquiétez-vous pour votre avenir ?

Pour calmer vos inquiétudes, il faut apprendre à contrôler vos pensées, à choisir celles qui sont les plus adaptées et rassurantes. Une façon de le faire est d’entreprendre une thérapie basée sur l’approche cognitivo-comportamentale (TCC) qui permet d’explorer et de transformer la manière dont nous interprétons les situations de notre quotidien, les pensées et les représentations que nous y associons.

Pour diminuer le stress, il faut se rappeler qu’il s’agit d’une réaction physiologique, déclenchée involontairement. Pour l’atténuer, il est nécessaire d’agir sur ce même niveau, d’impliquer notre corps et nos ressentis.

Comment calmer rapidement nos angoisses ?

Lorsque l’anxiété prend le contrôle de votre quotidien et provoque des perturbations importantes dans votre vie, il est peut-être nécessaire de se tourner vers un professionnel de la santé mentale. Toutefois, il existe de nombreuses manières de réguler par soi-même l’anxiété ressentie au quotidien.

Avoir une bonne hygiène de vie (bien manger, bien dormir, pratiquer une activité physique) permet d’équilibrer votre système endocrinien et par conséquent de diminuer le stress ressenti par votre corps. Un corps fatigué est un corps vulnérabilisé. Prendre soin de soi participe à développer la résilience, cette capacité à s’adapter et à faire face aux situations difficiles.

Vous trouverez ci-dessous quelques exercices qui vous permettront de diminuer le stress au quotidien. N’oubliez pas qu’il s’agit de réagir au niveau physiologique pour calmer la réaction là où elle a été créée.

C’est une pratique personnelle de la gestion du stress et des émotions qui entraîne de nombreux bienfaits sur la santé physique, mentale et émotionnelle. Mise au point par Dr David Servan-Schreiber, la cohérence cardiaque permet d’apprendre à réguler sa respiration afin de contrôler son stress et son anxiété. C’est une pratique qui fait du bien tout de suite (avec des effets qui durent en moyenne pendant 4 heures) mais qui gagne en efficacité quand vous la faites régulièrement (un peu comme se brosser les dents tous les jours nous permet d’avoir immédiatement une bonne haleine mais surtout une bonne hygiène bucco-dentaire dans l’avenir) : tous les jours, trois fois par jour (juste après le réveil, quatre heures plus tard et en fin d’après-midi ; si vous voulez, vous pouvez même faire le quatrième séance une heure avant de vous endormir), six respirations par minute pendant cinq minutes.

  • Pour pratiquer, vous inspirez l’air pendant 5 secondes, puis, vous expirez doucement pendant 5 secondes. (On doit obtenir 6 inspiration/expiration sur 1 minute, et donc 30 cycles en 5 minutes). Si vos pensées commencent à vadrouiller, refocalisez-vous simplement sur votre respiration.

Ils existent des applications mobiles gratuites qui facilitent la concentration sur l’exercice et qui comptent le nombre de cycles à votre place.

Cette technique est « la » technique de référence de la psychothérapie EMDR, une thérapie qui soigne les traumatismes. Elle est utilisée à la fin de l’entretien pour que la personne puisse repartir en toute sérénité et sécurité.

  • Dites-vous que tout ce que vous allez vivre pendant cet exercice vous sera agréable. Si un événement désagréable survient, vous le placez dans un congélateur pour le traiter une autre fois.
  • Imaginez un lieu où vous vous sentez en sécurité, un lieu réel ou imaginaire (à la plage, à la campagne, dans l’eau, à la montagne, dans votre lit ou votre bain si vous voulez).
  • Tapotez-vous alternativement très doucement les épaules par la méthode du papillon (les bras croisés, la main droite tape l’épaule gauche, la main gauche tape l’épaule droite) pour augmenter la sensation agréable. Faites le 10 à 20 fois.
  • Laissez venir des images, des sensations bénéfiques, des paroles positives. Dans quelle partie du corps placez-vous votre sensation de sécurité ? Associez-vous la sécurité à une image, des couleurs, des sensations, des paroles ? A chaque fois que vous ajoutez une sensation ou des éléments positifs dans votre lieu sûr, consolidez-le en tapotant vos bras par la méthode du papillon.
  • Pensez à un mot qui peut vous rappeler ces sensations ou ces couleurs. Réimaginez votre lieu sûr en répétant ce mot et en tapotant vos épaules pour les associer.

Voilà, c’est fait. Quand vous penserez à ce mot, vous vous sentirez en sécurité. Cela s’appelle un ancrage en hypnose et en PNL (programmation neurolinguistique).

Dans ce protocole (créé par Francine Shapiro, la créatrice de la thérapie EMDR), nous passons en revue les quatre éléments pour nous reconnecter à notre environnement.

  • La terre : restez encré dans l’ici et maintenant. Prenez conscience de vos deux pieds qui sont sur le sol et sentez la chaise qui vous supporte. Regardez autour de vous : qu’est-ce que vous voyez, qu’est-ce que vous entendez ? Trouvez et remarquez trois choses rouges (ou vertes, ou rectangulaires – à vous de décider), identifiez trois bruits différents (si l’environnement est calme, écoutez votre respiration, la bruit que fait votre main qui se glisse sur vos cheveux…), touchez trois textures différentes, sentez leurs températures, la sensation qu’elles font sous la main.
  • L’air : respirer pour se centrer. Utilisez votre exercice de respiration favori si vous en avez un. Sinon, inspirez en comptant quatre secondes, tenez votre inspiration pendant deux secondes et soufflez pendant quatre secondes. Faites ceci une douzaine de fois.
  • L’eau : calme et contrôlé. Vérifiez votre salive dans votre bouche. Salivez encore plus en bougeant votre langue à l’intérieur et en imaginant que vous goûtez un citron ou un chocolat. La bouche est souvent sèche en situation de stress car celui-ci arrête le système digestif pour mieux fuir ou combattre. En produisant la salive vous dites à votre cerveau « je peux manger, je ne suis donc pas stressé ».
  • Le feu : allumer votre imagination. Amenez l’image de votre lieu sûr ou d’une ressource positive. Pensez à un objet ou à un animal (évitez de penser aux gens, même si vous choisissez la personne aimée, les émotions peuvent vous amener vers la tristesse plutôt que vers le calme). Imaginez comment vous interagissez dans ce lieu ou avec cet objet (se rouler dans la couverture, caresser votre chien). Sentez à quel point l’imagination peut impacter les ressentis de votre corps et vous faire vous détendre.

Quand vous mélangez les quatre éléments, vous pouvez vous sentir en sécurité à partir de vos pieds, de votre centrage lié à l’air, de la salive que vous produisez et du feu qui allume votre imagination pour amener une image où vous vous sentez en sécurité.

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Un crocodile dans votre cerveau

Un crocodile dans votre cerveau

un crocodile dans votre cerveau.

Pourquoi parfois réagissons-nous de façon étrange et non compréhensible ? Pourquoi quand nous sommes stressés, pouvons-nous nous jeter sur la nourriture ? Ou pourquoi après une dispute avec notre conjoint(e), devenons-nous irritables, désagréables et parfois même violents face aux gens qui n’ont rien à voir avec cette histoire ? C’est à cause du fonctionnement de notre cerveau qui, face au danger, allume le « mode de survie ». Cela déclenche des émotions, des instincts et des réflexes dont nous ne sommes souvent pas conscients. Pour mieux comprendre ces mécanismes, il faut comprendre comment fonctionne notre cerveau.

Comment ça marche ?

Notre cerveau fonctionne sur trois niveaux : le niveau exécutif (le néocortex), le niveau émotionnel (le système limbique ou le cerveau mammalien) et le niveau de survie (le tronc cérébral ou le cerveau reptilien).

La partie la plus profonde et la plus ancienne de notre cerveau est le cerveau reptilien. C’est une partie du cerveau qui a évolué pendant des milliers d’années et que nous partageons avec plusieurs animaux, les reptiles inclus. C’est la partie qui est responsable de notre fonctionnement le plus basique. Elle est la moins évoluée mais la plus réactive parce que son rôle est d’assurer notre survie. Elle est responsable de la gestion de nos reflexes, de notre fonctionnement corporel (comme le battement de notre cœur ou la respiration). Quand nous sommes stressés et sous la pression, cette partie peut déclencher par exemple la sensation de faim pour nous permettre de créer une réserve de nourriture pour le temps de crise. Très utile pour nos ancêtres Cro-Magnon face à une crise naturelle, moins utile pour un salarié qui à la veille de présenter un projet à son directeur mangera trois paquets de chips et un pot de Nutella®. Ce cerveau reptilien n’est pas stupide, il est archaïque ; comme c’est un fonctionnement qui a permis à notre espèce de survivre pendant les milliers d’année, notre cerveau lui fait confiance et il n’est pas facile de le contrôler.

Le cerveau limbique est aussi appelé cerveau mammalien parce qu’il aide à la survie au sein d’un groupe. Cette partie de notre cerveau a évolué plus tard que le cerveau reptilien mais elle est aussi très ancienne. Pendant des milliers d’années, l’homme vivait dans de petites communautés et dépendait d’un petit groupe d’autres personnes pour survivre. Être exclu signifiait mourir. Cette partie de notre cerveau gère nos émotions, notre confort, notre amour (et donc la jalousie) et notre attachement. Presque toutes nos interactions sociales dépendent du cerveau limbique et c’est pour cela que les échecs dans nos relations déclenchent la peur d’être rejeté, de rester séparé du groupe et de ne pas pouvoir survivre seul. Cela mobilise le cerveau limbique à entamer un mode fight-flight-freeze, une réaction de survie qui consiste soit à se battre contre le danger, soit à s’en enfuir, soit à s’immobiliser en attendant qu’il disparaisse. C’est pour cette raison qu’une partenaire jalouse pourra menacer ou insulter une autre femme qui a souri à son compagnon ou qu’un homme peut frapper sa femme en imaginant qu’elle le trompe. C’est encore un fonctionnement de notre cerveau qui a garanti notre survie au cours de l’évolution mais qui ne nous aide pas dans la vie de tous les jours.

Le néocortex est la partie de notre cerveau la plus développée et la plus récente. C’est la partie du cerveau que nous ne partageons avec aucune autre espèce. Elle nous permet de planifier notre avenir, d’utiliser les mots et de créer des scénarios imaginaires ; c’est cette partie de notre cerveau que nous décrivons souvent comme « notre âme ». Elle gère nos pensées, notre parole, elle nous permet de créer des projets pour l’avenir, elle nous « ramène vers notre raison », elle est responsable des processus cognitifs complexes (comme la mémoire et l’attention) et nous aide à réfléchir aux problèmes difficiles. C’est aussi la partie de cerveau que nous utilisons pour prendre des décisions importantes concernant notre avenir. C’est enfin la partie qui retient notre identité et ce qui est important pour nous dans la vie.

Pourquoi c’est important ?

Au moment où notre cerveau ressent une menace ou se retrouve en danger, il éteint les niveaux de fonctionnement supérieurs parce qu’ils sont trop coûteux en énergie. La gestion de la situation est donc déléguée aux niveaux plus primitifs, d’abord au niveau qui gère la survie et par la suite au niveau responsable de l’attachement, les relations et les émotions avant même de se focaliser sur comment vraiment résoudre le problème. Cependant, si nous voulons que notre cerveau fonctionne bien et si nous souhaitons pouvoir faire face aux difficultés de notre quotidien avec succès, nous devons nous assurer que notre cerveau reptilien se sent en sécurité, et que notre cerveau limbique peut maintenir des liens avec les autres. Cela permettra à la partie exécutive de se concentrer sur la gestion des tâches complexes et de prendre les bonnes décisions. Le fait que notre cerveau ait recours à ses parties plus primitives est utile quand nous sommes confrontés aux menaces physiques mais ne fonctionne pas bien quand nous faisons face à un problème qui nécessite une réflexion. Nous risquons alors de prendre des décisions importantes en nous basant sur les émotions, les ressentis ou l’instinct de survie, et de réagir de façon impulsive et non adaptée. Pour prendre de bonnes décisions, nous devons utiliser autant que possible notre néocortex et pour ça, nous avons besoin de nous sentir en sécurité dans notre corps et dans notre tête et nous avons besoin de comprendre comment nous réagissons face au stress.

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Reduction des Risques et des Dommages

Reduction des Risques et des Dommages

réduction des risques et des dommages.

La Reduction des Risques est née en France à la fin des années 1980, lors de l’épidémie du Sida. Déroger aux principes prohibitionnistes, autoriser et faciliter l’accès des usager injecteurs d’héroïne aux seringues puis aux traitements de substitution en quelques années a permis une quasi-disparition du VIH chez les injecteurs de drogues.

Le modèle de RdR considère qu’on ne peut pas effacer les drogues de la société mais qu’on peut impliquer leurs usagers et leur permettre d’agir pour réduire les risques et les dommages qui sont liés à l’usage. Cela permet agir de façon beaucoup plus efficace qu’essayer d’éliminer les usagers et les drogues de la société.

Comment ça marche ?

Le postulat de base de la Réduction des Risques peut se résumer en cinq points :

  • Il n’y a pas de société sans drogues et l’abstinence n’est pas la seule solution possible – il n’y a pas de solution miraculeuse au problème de drogues. Le contexte de consommation est au moins aussi important que le produit consommé, au-delà du danger, la prévention peut aussi parler du plaisir de consommer et s’appuyer sur la promotion de la santé et de l’éducation
  • Le non-jugement moral des pratiques d’usage – l’usage de drogue n’est ni bon ni mauvais, l’usager ne devrait pas être considéré comme un malade ou un délinquant, les politiques relatives aux drogues doivent être fondées sur des preuves scientifiques et non sur des convictions morales
  • Travail de proximité et par petits pas – travailler avec les usagers là où ils se retrouvent, dans une démarche progressive ; les accueillir sans condition d’arrêt des drogues, de l’alcool ou d’autres produits et en respectant leurs souhaits, leurs besoins et leurs priorités
  • Empowerment – permettre aux personnes de renforcer leur contrôle sur les décisions et les actions concernant leur santé, les considérer comme les experts dans le domaine de leurs consommations (dosage de produit, durée des effets, gestion du « bad trip»)
  • Des outils et pratiques diversifiés et adaptés – l’accessibilité du matériel d’usage (comme les kits d’injections à l’usage unique, les kits pour fumer le crack ou sniffer la cocaïne, la cigarette électronique ou le traitement de substitution par la méthadone® ou le Subutex®) n’augmente pas les usages mais diminue les risques sanitaires.

La psychothérapie de réduction des risques

De nombreuses recherches ont élargi le champ d’application de la réduction des risques du secteur de la santé publique à la psychothérapie pour les usagers actifs de drogues et d’alcool. La psychothérapie de réduction des risques est une approche globale d’interventions psychologiques, qui peuvent varier selon l’orientation théorique du praticien, mais qui partagent les mêmes concepts et constatent que l’abstinence totale n’est pas le but obligatoire des soins.

La psychothérapie de réduction des risques est aussi une approche intégrative qui considère que les problèmes liés à l’usage d’une substance peuvent varier selon différents facteurs psychologiques, sociaux et biologiques et que cette combinaison est unique pour chaque personne. Ces facteurs doivent être compris pour développer avec l’usager les stratégies nécessaires pour atteindre ses propres buts. L’intérêt du traitement est de soutenir l’usager dans sa démarche de réduction de l’usage nocif de la substance jusqu’au point où celui-ci n’aura qu’un impact minimal sur les autres domaines de sa vie.

Dans cette approche, le thérapeute voit son patient comme un partenaire de travail qui possède des ressources et des compétences. Il s’approche de la personne avec empathie et ne cherche pas à renforcer les croyances et les représentations du patient sur lui-même. Son rôle consiste à créer des cadres sécurisants, à permettre à la personne d’exprimer ses besoins avec ses propres mots et d’établir des cadres de travail. La relation thérapeutique se crée sans conditions et sans objectifs préalables puisqu’ils seront définis et validés en commun. Dans la plupart des cas, les patients savent expliquer quelle place le produit tient dans leur vie et possèdent toutes les compétences et tous les savoir-faire pour obtenir un changement. Toute stabilisation, tout changement intentionnel, même minimal en diminution des risques, sont considérés comme un résultat valable – il est important que le patient soit vu comme responsable et autonome. La posture professionnelle et le dispositif thérapeutique doivent être maintenus et protégés tout au long de l’accompagnement thérapeutique, même dans des conditions difficiles et déstabilisantes (reconsommation ou rupture de traitement).

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Les addictions

Les addictions

les addictions.

Une société sans drogues et sans alcool n’existe pas et la consommation de produits psychoactifs est aussi ancienne que l’humanité elle-même. Les drogues (dont l’alcool) permettent de modifier les sensations, d’accentuer le plaisir, d’atténuer la souffrance, de diminuer des contraintes, d’améliorer des performances et des compétences. Elles permettent de lutter contre la fatigue, de désinhiber, elles améliorent le sommeil et agissent sur la sexualité. Notre culture et notre mode de vie influencent notre rapport aux produits et encadrent leur consommation. Prenons l’exemple de l’alcool. En France il est associé à la convivialité, car il permet de s’intégrer dans un groupe et d’échapper à l’ennui. Boire un verre après le travail, prendre une cuite avec les amis est ainsi socialement acceptable, voire encouragé. En revanche, boire seul, pour gérer le stress ou se donner du courage est mal vu et stigmatisé.

Comment ça marche ?

Depuis les années 1970, on explique la dépendance comme une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux et les années 1990 y ont ajouté les mécanismes neurobiologiques. Nous savons que les drogues viennent se greffer sur les voies naturelles de gestion du plaisir et des émotions. Elles influencent un système neurobiologique qu’on appelle le système de récompense, un mécanisme extrêmement archaïque (on le retrouve même chez les mollusques !) qui nous permet d’aller vers ce qui nous fait du bien et d’éviter ce qui nous fait du mal. Il nous apprend également à nous souvenir de ce qui nous fait du bien. Grace à lui, on prend plaisir à manger, à faire l’amour ou à passer du temps avec nos amis. Tous ces comportements provoquent la sécrétion d’une hormone appelée dopamine, qui est responsable du plaisir et de la motivation – c’est la dopamine qui nous fait valoriser certains comportements plus que d’autres.

Suis-je dépendant ?

Aujourd’hui, nous parlons d’addiction lorsque la personne présente un certain nombre de critères parmi les onze cités ci-dessous. Selon le DSM V, une classification américaine, la présence de 2 à 3 critères caractérise une addiction légère, de 4 à 5 critères – une addiction modérée et 6 critères ou plus – une addiction sévère.

  1. Incapacité à remplir des obligations importantes
  2. Usage d’un produit ou continuation d’un comportement, même lorsqu’il est physiquement dangereux
  3. Problèmes interpersonnels ou sociaux
  4. Augmentation de la tolérance au produit
  5. Présence d’un syndrome de sevrage, c’est-à-dire de l’ensemble des symptômes provoqués par l’arrêt brutal de la consommation du produit ou d’un comportement
  6. Perte de contrôle sur la quantité et le temps dédié à la prise de substance ou au comportement problématique
  7. Désir ou efforts persistants pour diminuer les doses ou l’activité
  8. Beaucoup de temps consacré à la recherche de substances ou à la pratique du comportement
  9. Activités réduites au profit de la consommation du produit ou du comportement problématique
  10. Continuation malgré des dommages physiques ou psychiques
  11. « Craving », désir impérieux et irrépressible de consommer la substance ou de continuer le comportement problématique

Le rôle du psychologue dans le traitement des addictions

Il y a dans les addictions la notion de perte de contrôle et de ne pas être raisonnable : si l’on était raisonnable, on n’aurait pas continué ce qui nous fait du mal. En travaillant avec la personne dépendante, il est important de lui rendre le contrôle et de lui laisser la décision de comment gérer ses consommations. Le thérapeute partage avec la personne les informations permettant de mieux comprendre son comportement, ses consommations, leur fréquence, la qualité et la quantité de produit consommé. La responsabilité de changer son comportement appartient exclusivement au patient. Le thérapeute doit rester à ses côtés, sans le juger, mais en valorisant ses efforts et ses acquis. Avec son aide et ses conseils, le patient pourra faire ses propres choix relatifs à la quantité et au rythme des consommations.

Ils existent plusieurs approches thérapeutiques utilisées dans le traitement des addictions. La plus reconnue est la thérapie cognitivo-comportamentale (TCC), une thérapie brève, dont l’objectif est d’analyser les situations, les pensées et les émotions en lien avec les consommations afin de trouver les meilleures stratégies pour réagir et les gérer. Nous pouvons aussi nous servir de l’entretien motivationnel, une technique permettant d’augmenter la motivation personnelle au changement du patient et de développer sa confiance en ses propres capacités. Parfois, les addictions sont liées à des événements traumatiques et pour les soigner le thérapeute peut se servir de la thérapie EMDR, une thérapie de référence pour soigner l’état de stress post-traumatique. Enfin, nous pouvons utiliser l’hypnose pour faciliter le changement et accéder aux ressources inconscientes de la personne.

L’abstinence n’est pas toujours LA solution

Environ la moitié des patients qui entreprennent des démarches thérapeutiques ne sont pas prêts à accepter l’abstinence mais demandent plutôt de l’aide afin de réduire et modérer leurs consommations. Comme il a été dit précédemment, l’approche du psychologue doit être centrée sur le patient et ses désirs. Le travail se fait en partenariat et dans le respect mutuel. Les objectifs du patient peuvent changer en fonction de ses progrès et difficultés. S’il se sent trop en difficulté avec la modération, une fois qu’il sait que c’est lui qui choisit, il peut se tourner vers l’abstinence qu’il avait refusé au départ. Pour certaines addictions, comme à la sexualité, au sport, aux smartphones ou pour des troubles de comportement alimentaire, l’abstinence n’est pas souhaitable et le patient doit apprendre à changer son comportement sans totalement l’arrêter. Pour les autres addictions, surtout celles en lien avec un produit (héroïne, cocaïne, tabac, sucre…), le travail se fera en respectant la demande et les choix du patient et en mettant l’accent sur la réduction des risques et des dommages en lien avec ses consommations. Le psychologue va s’adapter et accompagner le patient, en considérant tout changement positif comme un succès : réduire les consommations, consommer en prenant moins de risques, gérer les prises de produits ou améliorer les liens avec l’entourage. Le but de la thérapie est toujours de redonner au patient le pouvoir d’agir dans les situations où il était jusqu’au là impuissant.

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